Initialement intitulé en anglais « The evolution man »(ce qui signifie littéralement : l’homme qui fit son évolution) mais publié pour la première fois, en 1960, sous le titre anglais « What did I do to my father » (ce qu’on a fait à papa »), ce roman de Roy Lewis (journaliste et sociologue anglais ) réadapté pour le public français en « Pourquoi j’ai mangé mon père » est une satire humoristique de l’Homme face à son évolution. Ce roman a connu est un grand succès lors de sa parution et demeure toujours une agréable référence à lire, tant pour les lecteurs novices que pour un public plus averti.

Un roman sur la préhistoire qui donne lieu à une satire drôle et picaresque

Courte et légère, cette satire imagine le quotidien prospère d’une famille préhistorique parvenue au stade critique de son évolution. Encore mi-singe, mi-humaine au début du roman, la tribu évoluera inexorablement vers la civilisation , grâce à (et à cause de) la volonté inébranlable du père Edouard, « le plus grand pithécanthrope du pléistocène ».

Des personnages savoureux et caricaturaux

Edouard est un homme de pouvoir, un chef de guerre et un inventeur aussi talentueux qu’il est déraisonnable. Il travaillera sa vie durant pour une cause unique : le progrès et le développement pour la survie de l’espèce. Il changera la face du monde en inventant le feu, ce qui n’est pas sans déplaire à son frère, l’oncle Vania, vieux réac solitaire qui lutte à a sa façon contre le progrès – qui selon lui gangrène l’espèce. Il scandera à tout bout de champ son slogan favori « Back to the trees » aussi souvent qu’il le peut. Il y a aussi et surtout le héros et narrateur, Ernest, fils d’Edouard et de Mathilde sa femme), il s’avère plus raisonné et pratique, il luttera contre les déboires et les excès de son père.

Le miroir d’une civilisation qui fait du sur place

Cette histoire sympathique et sans prétention est originale sous bien des angles. Tout d’abord, les histoires sur la préhistoire ne sont pas si fréquentes. J’ai aimé deviner le parallèle entre l’Homme de la préhistoire et celui du XXIème siècle. Ils se ressemblent tellement sous la plume du narrateur. Les deux s’avèrent être d’étranges bipèdes bornés, obsédés par le confort et absolument égoïstes. Malgré l’époque, es hommes sont déjà d’insupportables animaux sociaux, captifs de leurs désirs et incapables de vivre ensemble.

Un roman sur la préhistoire bien loin de la guerre du feu
L’histoire n’est pas parfaite car elle part un peu dans tous les sens et il manque quelques références scientifiques documentées sur la période (il aurait été intéressant de ponctuer l’aventure de quelques notes informatives afin d’apprendre au lecteur quelque chose). A part cela, la lecture de ce roman original, encore loin de la guerre du feu nous fera passer un bon moment en compagnie d’hommes et de femmes d’autrefois, très lointains cousins et finalement pas si différents.

Extrait de La Guerre du Feu